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Changement climatique : l’étude du CERAC pointe l’urgence et le caractère central des enjeux sociaux

Changement climatique : l’étude du CERAC pointe l’urgence et le caractère central des enjeux sociaux

Le CERAC (Centre d’analyse des risques liés au changement climatique) a été créé à l’échelon fédéral, à la suite des inondations qui ont coûté la vie à 39 personnes et en ont touché 100 000, en juillet 2021.

Publié le 02/12/2025
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Sa mission est d’analyser les risques climatiques et environnementaux à moyen et long terme, en lien avec la sécurité nationale et la résilience de la Belgique.

L’analyse des risques climatiques pour la Belgique (BCRA) publiée le 6 novembre 2025 porte sur l’impact potentiel de ces risques sur les secteurs et systèmes critiques.

Le risque est ici considéré, conformément à la définition du GIEC comme le résultat des interactions entre les aléas (augmentation des températures, vagues de chaleur, modification des régimes de précipitations, …), l'exposition (éléments susceptibles d’être exposés aux aléas comme les personnes, les biens ou encore les écosystèmes) et la vulnérabilité (influencée par la sensibilité du système concerné et sa capacité d’adaptation).

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Source : GIEC, 2014

Importance des enjeux sociaux

Le rapport pointe, s’il était encore nécessaire de le rappeler, les personnes à faibles revenus sont les plus exposées du fait de leurs caractéristiques et de leurs conditions de vie.

Les personnes âgées, les enfants, les populations urbaines, les personnes en situation de handicap, les migrant·e·s, les travailleur·euse·s de la santé et en extérieur, ainsi que les personnes sans-abri ou vivant dans des logements précaires sont particulièrement vulnérables.

D’une manière générale, les populations à faibles revenus sont touchées de manière disproportionnée par presque tous les risques auxquels elles n’ont pas les moyens de s’adapter.

Par exemple, les quartiers défavorisés sont souvent des îlots de chaleur par manque de végétalisation, se situent plus fréquemment en zones inondables, présentent une forte densité de population et des logements de moindre qualité, exposant ainsi davantage leurs habitant·e·s à la chaleur, aux inondations, à la pollution ou à la propagation de maladies.

Et si des mesures suffisantes ne sont pas prises pour protéger les plus vulnérables, des risques de dislocation sociale (déplacements internes, augmentation des inégalités, pression sur les systèmes sociaux) allant jusqu’à compromettre la sécurité nationale sont présents.

Il ressort ainsi clairement du travail réalisé que les enjeux sociaux en lien avec l’adaptation au changement climatique et à la destruction de la biodiversité sont fondamentaux. Il ne s’agit pas, loin de là, d’un aspect des politiques climatiques et d’environnement qu’il faudra bien prendre en considération par le biais de quelques mesures de soutien additionnelles mais d’un défi central.

On peut juste regretter que cette prise de conscience de l’urgence soit motivée par des questions sécuritaires, davantage que par des motivations éthiques et de justice sociale.

Nous y sommes !

Le changement climatique n’est plus un danger lointain mais un risque existentiel pour la survie de nos sociétés telles que nous les connaissons.

Au niveau de l’Europe, l’anomalie de température sur la période 2019-2023 a atteint 2,2°C par rapport à la période préindustrielle provoquant des phénomènes climatiques extrêmes (vagues de chaleur, sècheresses, précipitations) de plus en plus fréquents et une dégradation sans précédent des écosystèmes, formant ensemble une boucle de renforcement mutuel.

L’analyse des risques climatiques pour la Belgique identifie 28 risques prioritaires répartis en cinq secteurs/systèmes : les écosystèmes, l’alimentation, les infrastructures et les bâtiments, la santé humaine et le bien-être de la population, ainsi que l’économie et la finance.

Cette analyse vise à recenser les risques les plus importants liés au changement climatique et à la dégradation des écosystèmes, évaluer leur urgence et l’état actuel de préparation politique et définit des recommandations.

 

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Ecosystèmes

Les forêts, les sols, ainsi que les écosystèmes d’eau douce et côtiers terrestres sont de plus en plus menacés, principalement par la sécheresse, la chaleur, les feux de végétation et l'élévation du niveau des mers.

Alimentation

Les systèmes alimentaires de la Belgique doivent faire face à la baisse des rendements agricoles, à la disparition des pollinisateurs, à la dégradation des sols, aux maladies du bétail et aux perturbations de la chaîne d'approvisionnement. Par exemple, la sécheresse de 2018 a fait chuter les rendements de pommes de terre de près de 30 %.

Infrastructures et bâtiments

Les inondations, la sécheresse, la chaleur et les espèces envahissantes menacent les infrastructures et les bâtiments en Belgique.

Santé humaine et bien-être de la population

Les vagues de chaleur meurtrières, les nouvelles maladies à transmission vectorielle et les zoonoses, les maladies dues à l'augmentation du rayonnement UV, à la pollution atmosphérique et au pollen, la détérioration de la santé mentale et l'interaction des risques intensifieront la pression sur des systèmes de santé déjà fortement sollicités. Par exemple, durant la vague de chaleur de l'été 2025, environ deux tiers des décès en Europe, liés à la chaleur, étaient directement attribuables au changement climatique.

Economie et finance

L'augmentation de l'intensité et de la fréquence des catastrophes d'origine climatique, en particulier des inondations, met sous pression le système d'assurance belge ainsi que les finances publiques.

L'état de préparation politique varie selon le secteur considéré. En comparaison à de nombreuses autres politiques visant à une bonne préparation de la Belgique, la planification de la protection contre les inondations en est à un stade plus avancé, bien qu'encore insuffisante au regard de l'ampleur attendue des risques climatiques futurs.

La protection des écosystèmes face au changement climatique, la sécurité alimentaire, l’état de préparation des politiques de santé publique et l'intégration des risques financiers présentent des lacunes majeures qui les rendent peu aptes à faire face à l’intensification des pressions climatiques.

Par ailleurs, le millefeuille institutionnel notamment, le décalage entre les cycles politiques et budgétaires de court terme et les exigences de long terme des politiques d’adaptation, la réflexion politique en silos entravent la mise en œuvre d’actions efficaces face à des enjeux qui réclament une action systémique et coordonnée.

Face à ces constats, les plans climatiques de nos gouvernements manquent cruellement d’ambition.

A la fois au niveau belge et au niveau européen, la tendance est même au détricotage d’un certain nombre de législations.

La "directive Omnibus", sous prétexte de simplification administrative, adoptée par le Parlement européen le 13 novembre 2025, affaiblit plusieurs textes responsabilisant les entreprises par rapport à l’impact environnemental et social de leurs activités comme la CSRD (Directive sur la publication d'informations en matière de durabilité des entreprises) et la CSDDD (Directive sur le devoir de vigilance des entreprises).

Quant au PNEC (Plan National Energie Climat) actualisé qui vient d’être transmis à la Commission avec plus d’un an de retard, il conditionne clairement l’adoption des mesures climatiques à la compétitivité des entreprises et à la croissance économique.

Or même le GIEC, dans son 6ème rapport, reconnaît que même un découplage absolu entre l’augmentation du PIB et les émissions de gaz à effet de serre ne permettrait pas de limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C ou 2°C.

Investir dans la transition énergétique et la protection des écosystèmes, dans les transports publics, dans la formation et la création d’emplois durables, anticiper la reconversion des industries fossiles serait pourtant économiquement rationnel afin d’éviter un coût de l’inaction qui serait clairement catastrophique sur tous les plans et en particulier sur le plan social.

Plus d’informations : Changement climatique : la Belgique n’est pas prête - La cohésion sociale et la sécurité risquent d’être compromises

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