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La transition climatique ne pourra pas se faire sans des travailleurs formés et des emplois de qualité

La transition climatique ne pourra pas se faire sans des travailleurs formés et des emplois de qualité

Une nouvelle étude publiée par le SPF Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement met en évidence le manque d’anticipation des politiques de l’emploi et de la formation par rapport aux besoins futurs de la transition climatique.

Publié le 14/11/2025
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Les auteurs mettent en évidence une déconnexion importante entre les conclusions des travaux de prospective en la matière et les réalités de terrain au niveau de la formation et de l’enseignement.

Aujourd’hui, en effet, les administrations en charge de l’emploi et de la formation se limitent à répondre aux besoins à court terme des employeurs, de sorte à combler les pénuries, mais manquent d’une vision permettant de prévoir les évolutions à venir du marché du travail.

Sans réelle évolution, les pénuries de main-d’œuvre dans les métiers verts pourraient même compromettre la transition et le développement socio-économique futur du pays.

Pour parvenir à ces conclusions, l’étude a analysé sept secteurs économiques fortement impactés par les politiques climatiques, à savoir les transports, la santé, l’agriculture et l’industrie alimentaire, l’économie circulaire, la recherche et le développement, l’enseignement et la construction.

Néanmoins, ces données ne sont qu’indicatives car les besoins de main-d’œuvre dépendront fortement du scénario de transition qui sera privilégié parmi les trois scénarios de transition pour une Belgique climatiquement neutre développé par le SPF.

Une transition axée sur l’innovation technologique ne conduira pas aux mêmes conclusions qu’une transition intégrant la sobriété. Malheureusement, pour le moment, aucune option claire n’a encore été prise par les Gouvernements, ce qui renforce le problème.

Cet article ne prétend pas être exhaustif dans la présentation des résultats de l’étude mais voici néanmoins quelques chiffres pour illustrer les évolutions à venir dans les principaux secteurs analysés :

Secteur du transport

Au niveau du secteur du transport, les auteurs s’attendent à un doublement de la demande pour les conducteurs dans les transports publics de passagers (train, tram, bus, métro).

Une importante augmentation des coursiers à vélo et des mécaniciens vélo est également attendue, ce qui pose la question des conditions de travail dans les nouveaux sous-secteurs en développement.

L’innovation dans le secteur de la logistique pourrait également jouer un rôle important sur les profils de main-d’œuvre sans qu’il soit possible d’avancer des chiffres.

Parallèlement, le nombre de chauffeurs routiers est appelé à se réduire, ainsi que les mécaniciens automobiles, sauf pour la maintenance des véhicules électriques.

La santé

Les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur de la santé proviennent essentiellement des produits pharmaceutiques et du matériel médical.

Selon les auteurs, le développement de la circularité et l’évolution vers un système de santé basé sur la prévention seront la clé de la décarbonation du secteur.

Ces évolutions pourraient se baser sur des changements structurels tels qu’une tarification basée sur les résultats obtenus en termes de santé plutôt que sur le temps passé avec chaque patient.

Une telle approche pourrait réduire les besoins en main-d’œuvre moyennant une requalification d’un certain nombre de travailleurs.

Cependant, compte tenu de la pression que subissent les travailleurs du secteur, ces changements ne seraient pas forcément négatifs car ils permettraient une amélioration des conditions de travail.

Des pics sont néanmoins à attendre pour faire face, par exemple, aux épisodes de vagues de chaleur, requérant une plus grande flexibilité.

Agriculture et industrie alimentaire

Dans l’agriculture, l’étude avance des variations très importantes en fonction des scénarios de transition.

Néanmoins, la généralisation de pratiques agricoles plus écologiques pourrait conduire à une augmentation de l’emploi de l’ordre de 35 000 à 70 000 travailleurs.

La relocalisation de la production de fruits et légumes permettrait quant à elle de créer entre 1 100 et 28 300 emplois.

A l’inverse, la réduction de la consommation de viande engendrerait des pertes d’emploi de l’ordre de 4000 à 4 800.

Au niveau de l’industrie agroalimentaire, les pertes d’emplois résultant de l’évolution des habitudes alimentaires vers des régimes moins carnés seraient largement compensées par d’autres créations d’emplois, notamment dans la boulangerie et la fabrication de produits à base de farines.

Economie circulaire

En 2024, l’économie circulaire a généré 45 000 emplois directs et 248 000 emplois indirects en Belgique, soit 8,4 % de l’emploi total.

Le nombre d’emplois circulaires a ainsi été multiplié par 2,66 entre 2019 et 2024 et la demande de main-d’œuvre dans ce secteur continue à croître bien que de manière moins rapide qu’au cours des années précédentes.

Les créations d’emplois se concentrent au niveau du haut de l’échelle de Lansink, à savoir la réparation et la réutilisation qui sont des activités très peu délocalisables.

La réduction de la demande en matériaux dans l’industrie pourrait amener des pertes d’emplois futures dans l’industrie. Dans la construction, en revanche, le développement de l’économie circulaire ne devrait pas modifier la dynamique du secteur. Les pertes d’emplois résultant des gains de productivité seraient compensées par la création de nouveaux emplois tels que les « valoristes » ou les « inventoristes ».

Les réductions d’emplois les plus significatives devraient se produire dans les activités liées aux énergies fossiles et à l’extraction des matières premières.

Secteur de la construction

130 000 emplois supplémentaires seront nécessaires à l’horizon 2050 pour rénover le parc immobilier en Belgique dont 59 000 emplois directs et 79 000 emplois au niveau de la chaîne de valeur, ceci alors que le secteur connaît déjà une pénurie de 20 000 emplois en raison principalement de la pénibilité du travail, des mauvaises conditions d’emploi et d’un déficit de formation des travailleurs.

Or, sans réponse aux besoins du secteur, les objectifs de rénovation énergétique seront inaccessibles

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