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Deux fois plus de chances de trouver un travail pour les jeunes avec permis de conduire

Deux fois plus de chances de trouver un travail pour les jeunes avec permis de conduire

Le Forem vient de publier une double étude (1) sur la mobilité des chercheurs d’emploi et son impact sur leur insertion sur le marché du travail. Le constat est sans appel : les chercheurs d’emploi disposant du permis de conduire augmentent considérablement leurs chances…

Publié le 05/11/2025
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Le Forem a analysé le profil de 417.000 demandeurs d’emploi inscrits auprès du Forem en 2024.  Il en ressort que 6 chercheurs d’emploi sur 10 détiennent un permis B. Or, c’est un atout indéniable dans la recherche d’emploi et en particulier pour les moins de 25 ans sans diplôme, pour qui le taux d’insertion à 6 mois est deux fois plus important pour celles et ceux qui disposent du permis B (de 30,2% à 63,6%).

Parmi les détenteurs d’un permis, plus d‘un quart (27%) ne possèdent pas de véhicule. Six chercheurs d’emploi sur 10 se rendent donc aux rendez-vous professionnels (entretiens d’embauche, formation, accompagnement…) en transports en commun. Un tiers disent avoir déjà renoncé (au moins une fois) à un emploi en raison de difficultés de mobilité. Et 6 sur 10 sont prêts à élargir leur zone de recherche d’emploi si certaines conditions sont remplies : meilleure rémunération, remboursement des frais de transport ou du carburant, voiture de société, télétravail…

Six chercheurs d’emploi sur 10 se rendent aux rendez-vous professionnels en transports en commun. 

Quels sont les freins à l’obtention du permis de conduire ? La première raison avancée par les chercheurs d’emploi est, sans surprise, le coût (48%). Ensuite, 24% déclarent qu’ils ont déjà essayé de le passer mais ont échoué ; 21% évoquent la peur de conduire ; 11% ont le permis théorique et se préparent à la pratique ; 9% estiment que les transports en commun sont suffisants.

Coup de sonde auprès des entreprises

Le Forem a aussi interrogé 1.357 entreprises « clientes » du Forem. Il en ressort que  30% des employeurs sondés affirment avoir déjà refusé un candidat en raison de problèmes de mobilité, tels que l’absence de permis (12%), mais aussi l’absence de véhicule personnel (24%) ou une distance domicile-travail jugée trop importante (9%).

Quelles sont les mesures de mobilité proposées par ces entreprises à leur personnel ? Plus de la moitié remboursent les trajets en transports en commun, 15% accordent des voitures de société, 13% accordent une indemnité vélo. Et quelles sont les mesures « mobilité » qu’elles envisagent de mettre en place dans les 5 ans ? Aucune nouvelle mesure n’est prévue pour 93% des entreprises, 4% vont installer des bornes de recharge électrique et 2% songent à la mise à disposition de vélo à leur personnel, notamment via un leasing vélo. 

(1) Mobilité et insertion professionnelle, Regards croisés des chercheurs d'emploi et des entreprises, Forem, août 2025.


Focus sur la mobilité des peu qualifiés

A côté de l’analyse du Forem, l’étude Mob’ISP (1) dresse un état des lieux inédit des pratiques et difficultés de déplacement des demandeurs d’emploi peu qualifiés en parcours d’insertion.

L’enquête, menée auprès de 500 personnes qui fréquentent une trentaine de Centres d’Insertion Socioprofessionnelle (CISP) confirme que 40 % seulement des personnes qui fréquentent ces Centres possèdent un permis de conduire, contre 84 % dans la population wallonne. Et un tiers ne dispose ni de voiture ni de vélo.

Leurs difficultés d’accès aux transports entraînent des renoncements significatifs : 20 % ont refusé un emploi, 40 % ont manqué une formation, 33 % ont raté un rendez-vous administratif ou médical.

L’étude met en évidence un cercle vicieux entre précarité et mobilité : les difficultés de déplacement limitent l’accès à l’emploi, à la formation, aux soins, et renforcent l’isolement. Elle révèle aussi une stratification interne : les hommes chômeurs motorisés sont mieux armés pour faire face à leurs besoins, tandis que les femmes avec enfants, surtout d’origine étrangère, en formation de base cumulent les obstacles.

Des attentes spécifiques

Quelles sont les attentes de ces publics en matière de mobilité ? L’étude cite pêle-mêle les points d’attention suivants : des bus fiables, nombreux, à l’heure ; des formations à la conduite bon marché et plus faciles à suivre ;  un examen théorique Permis B en français facile à lire et à comprendre ; des conseils et de l’aide pour l’achat et l’entretien d’une voiture d’occasion ; une baisse des tarifs SNCB ; des trottoirs larges et sécurisants pour se déplacer à pied avec des enfants ou avec des caddies, poussettes, béquilles, chaise roulante… ; des pistes cyclables sécurisées ; des ateliers de réparation vélos proches et bon marché ; des cours de vélo pour adultes bon marché…

L’étude se clôture sur une série de recommandations pour repenser la mobilité en Wallonie, en intégrant les besoins spécifiques des publics précarisés. En voici quelques-unes : créer des pôles multimodaux locaux, soutenir les auto-écoles sociales, adapter les examens théoriques, intégrer des modules mobilité dans les parcours d’insertion socio-professionnelle, réduire les tarifs des transports en commun, améliorer l’information et le langage des opérateurs de transport,…

Autant de mesures qui conduiraient à leur ouvrir la voie vers une vie plus digne et plus autonome.

(1)   « Sous les radars, la galère » Etude Mob’ISP, menée par la Fédération CAIPS, avec le soutien de la Wallonie. 

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