Newsletter n° 62 - Environnement


Cellules RISE et Mobilité du CEPAG

Décembre 2023


Au sommaire :


Les nouvelles de RISE…

L’année se termine en beauté et sur les chapeaux de roue chez RISE : formation continuée sur la biodiversité et les produits dangereux, visite chez Hesbaye Frost, initiation à la permaculture chez CRM en passant par une belle participation à la Semaine Européenne de Réduction des Déchets chez SGS et Belfius !

Bravo à tous pour votre investissement…

… A la Semaine Européenne de Réduction des Déchets

En 2023, la thématique a porté sur les déchets d’emballage. Dans notre vie quotidienne, si l’emballage nous aide à contenir, protéger, transporter et même présenter tout type de marchandises, il est aussi devenu présent à toutes les étapes de la chaîne de valeur, du producteur au consommateur. Or, les emballages ont un impact environnemental considérable, que ce soit en termes d'utilisation de matières vierges ou en termes de déchets que leur fin de vie génère. Pas moins de 40 % des plastiques et 50 % du papier utilisés dans l'Union Européenne sont destinés à l'emballage , tandis que, si l'on considère la dernière étape de leur vie, ils représentent 36 % des déchets solides communaux (extrait du site de la semaine Européenne de Réduction des Déchets consulté le 7 décembre 2023.)

C’est pour ces raisons et bien d’autres que des délégations syndicales se sont investies à des degrés divers afin de sensibiliser les travailleurs à la problématique des emballages. 

Nous avions déjà abordé la question lors du réseau du mois de septembre qui s’est déroulé chez Total One Tech Energies (cf Newsletter d’octobre 2023). Il s’agissait d’une journée organisée par la délégation de Total où quelques informations sur les emballages ont été présentées et débattues. Des posters de la SERD ont été distribués aux participants afin qu’ils puissent ensuite les afficher en entreprise pour attirer l’attention des travailleurs sur la campagne 2023 dont le slogan était : « Ne te laisse pas emballer ! ».

D’autres sont allés plus loin, chez Belfius et SGS, un quiz traitant du sujet a été envoyé à tout le personnel et des lunchbox ont été distribuées aux heureux gagnants.

Isabelle Deneyer, déléguée chez SGS dont nous vous avons souvent parlé, a organisé lors de la SERD et avec l’aide de la cellule RISE deux « midis de l’environnement ». Le premier midi a été l’occasion d’assister à une présentation sur la thématique des emballages et de débattre de l’amélioration de la gestion des déchets dans l’entreprise. Ensuite l’équipe a organisé un deuxième midi avec une animation sur la durée de vie des déchets. Après de tels moments à la fois conviviaux et instructifs, Isabelle s’est engagée à organiser plusieurs autres midis de l’environnement en 2024. Nous nous ferons un plaisir de la soutenir dans ses démarches !

Pierre Davin et Marc Bronze, délégués chez CRM, ont mis à l’honneur la permaculture lors d’une activité avec leur équipe syndicale d’une demi-journée sur le site de l’entreprise.

La délégation avec le soutien de la direction aimerait développer une activité autour de bacs potagers.

Deux bacs ont déjà été installés. Cependant, l’animation avec l’aide de l’ASBL « Vent Sauvage » a permis de prendre conscience que ce type de projet demande beaucoup d’organisation. Il s’agit de « faire commun » et cela ne s’improvise pas. Plusieurs réflexions et pistes d’actions ont été suggérées : mise en place dans la bibliothèque d’un rayon « permaculture », construction de bacs à compost à partir de palettes, recherche de la meilleure orientation des bacs potagers, utilisation de tontes de pelouse, de terreau biologique, organisation quant à l’entretien, l’arrosage, la récolte des légumes, création d’animations autour de la culture des bacs… voilà le début d’une belle aventure !

 … A la formation continuée

Les deux premières journées de la formation continuée ont été consacrées à la biodiversité, la troisième et la quatrième journée ont porté sur les produits dangereux. Comme vous le savez, chez RISE, nous mettons tout en œuvre pour que les participants puissent recevoir des informations de qualité mais aussi qu’ils soient les acteurs de leur formation.

Ce fut encore le cas lors de ces journées partagées entre les interventions d’experts de Canopea, Adalia et Natagora pour la biodiversité et de conseillers en prévention de la FGTB fédérale et de la Centrale générale pour le volet « produits dangereux ». Ajoutons qu’une experte en législation européenne du SPF Emploi, Travail et Concertation Sociale a répondu avec beaucoup de précision sur les questions que les participants se posaient quant à l’utilisation de certains produits chimiques potentiellement dangereux pour leur santé.

Ces journées furent également riches en activités :

  • la construction de la fresque de la biodiversité

  • une visite chez Hesbaye Frost commentée par le délégué également responsable de la surveillance de la station d’épuration et des experts de Natagora qui ont partagé leur savoir sur l’avifaune de la réserve du Haut Geer 

  • un escape game, baptisé « ‘Scape RISE » sur les produits dangereux concocté par les formateurs de RISE 

  • un atelier animé par une conseillère d’éco-consommation permettant aux participants de repartir avec un petit kit « produits d’entretien » incluant une lessive liquide, un produit nettoyant multi-usages et une crème à récurer

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La COP 28, le pétrole et le nucléaire...

Il était une fois, il était deux fois, il était vingt-huit fois…

La Conférence des Parties – COP – se réunit chaque année depuis 1994. Elle est le moment de prise des décisions (par consensus) en matière de lutte contre le dérèglement climatique. La 28e édition s’est tenue du 30 novembre au 12 décembre 2023 à Dubaï, aux Émirats arabes unis, sous la présidence du Sultan Al-Jaber qui dirige l’une des principales compagnies pétrolières des Émirats arabes unis. Les délégations de 197 pays et de l’Union Européenne, la société civile, des entreprises, des ONG, des scientifiques, des syndicats et les médias y étaient présents.

Il s’agissait de la plus grande COP de tous les temps, avec 97.000 tickets d'entrée et quatre fois plus de lobbies que l'an dernier, on y comptait 2.456 lobbyistes.

Un enjeu important de la COP 28 était la sortie des énergies fossiles.

Pendant ce temps en Belgique…

Jeudi 30 novembre dernier, la justice belge a condamné l’Etat fédéral, la Flandre et Bruxelles-Capitale pour action insuffisante en matière de climat (réduction d’au moins 55 % d’émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990). Pour la Wallonie, la Cour d’appel de Bruxelles a jugé que son plan climat lui a permis de rencontrer, en 2020, l’objectif qu’elle s’est fixé en termes d’émissions de gaz à effet de serre. La Wallonie n’est cependant pas le bon élève que l’on croit. En effet, ce bon résultat est, en grande partie, lié à la désindustrialisation de la Wallonie par la fermeture de la sidérurgie.

La « peau neuve » des pétroliers

L'adoption d’un Fonds des pertes et préjudices a été votée. Il est destiné à soutenir les pays confrontés aux conséquences des changements climatiques.

Le sultan Al-Jaber a demandé aussi que les gouvernements s’accordent sur un triplement des capacités mondiales en énergies renouvelables et un doublement du taux d'amélioration en efficacité énergétique d'ici à 2030.

Voilà des annonces qui semblent positives mais cela ne suffira visiblement pas à diminuer la source des émissions de gaz à effet de serre. En effet, le dernier rapport du Programme des Nations unies pour l'environnement, montre que les volumes de production d’énergies fossiles envisagés seraient deux fois trop importants pour permettre de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C.

Même si un certain nombre d’états producteurs se sont engagés à atteindre des émissions nettes nulles dans la deuxième moitié du siècle, il est prévu deux fois plus d’extraction et de fabrication que les volumes compatibles avec l'Accord de Paris et presque cinq fois plus pour le charbon.

Que penser quand notre actuel premier ministre déclare : « Il faut arrêter d’opposer l’économie et l’écologie, l’industrie nous aidera à réaliser nos objectifs écologiques. » ?

Le retour du nucléaire

Le 2 décembre, en marge la conférence, 22 pays dont la Pologne, les États-Unis, les Émirats arabes unis, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la France se sont engagés à multiplier par trois les capacités de production nucléaire en 2050. Et ils espèrent que d’autres pays les rejoindront dans cette voie.

Dans la foulée, en mars 2024, la Belgique organisera un sommet, consacré à ce sujet, rassemblant au minimum les États signataires, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), les investisseurs et les régulateurs du secteur.

L’énergie nucléaire et le gaz sont, depuis juillet 2022, considérés comme énergies « vertes » en Europe et pour Emmanuel Macron, président de la République française : « Aucune stratégie crédible, ni nationalement ni mondialement, ne permet de sortir du charbon et des fossiles en reposant uniquement sur le renouvelable. »

Dans la même veine, pour le premier ministre Alexander De Croo, le gouvernement suivant devra : « …envisager une prolongation de 20 ans de Doel 4 et Tihange 3 » et « analyser consciencieusement le besoin d'agir sur Tihange 1. »

En réponse à ce renouveau de l’énergie nucléaire, voici quelques éléments de réflexion. Christian Steffens, ingénieur industriel, consultant en énergétique, électricité et électronique, nous rappelle des faits à ne pas sous-estimer :

  • Le nucléaire mondial, c’est environ 450 centrales dont 50 à l’arrêt, en fin de vie. Il représente 1,5 % de toute l'énergie consommée. Le nucléaire produit environ 9,5 % de l’électricité mondiale (chiffre en décroissance). L’électricité représentant environ 16 % du total des énergies consommées, cela donne : 9,5 % x 16 % = 1,5 %.
  • Au niveau mondial, avec des technologies existantes, le potentiel d'économie d'énergie est de l'ordre de 40 à 50 % et celui des énergies renouvelables de 50 à 70 % de la consommation mondiale actuelle.
  • La production d’énergie nucléaire est peu rentable à moins d’être fortement soutenue et subsidiée par l’Etat comme c’est le cas en France et en Belgique.
  • Entre le moment de la décision de construire une centrale nucléaire et celui où elle produit effectivement de l’électricité, il faut compter 10 à 20 ans.
  • En tenant compte des énergies fossiles consommées lors de l'extraction, du raffinage, du transport, de l’enrichissement de l'uranium et de la construction des centrales nucléaires, le bilan CO2 de la production d'électricité d'origine nucléaire est de l'ordre de 150 à 250 gr.CO2/KWh. C'est moins que la production d'électricité d'origine fossile (500 à 1.200 gr.CO2/KWh) mais plus que la production d'électricité d'origine renouvelable (30 à 80 gr.CO2/KWh).
  • L’uranium est une ressource épuisable. Au rythme actuel de consommation (1,5 %), il en reste pour 40 à 50 ans. En cas d’utilisation de « surgénérateurs » (qui n’ont toujours pas fait leurs preuves actuellement), les estimations pourraient monter de 100 à 200 ans. Tout cela générant des quantités de déchets (radioactifs et dangereux pour des milliers ou même des millions d’années) et des risques d’accident nucléaire.
  • La probabilité d’un accident grave est très faible mais existante : Three Mile Island en 1979, Tchernobyl en 1986, Fukushima en 2011. Aussi, chaque année, des dizaines d’accidents et/ou incidents se produisent dans les centrales nucléaires et les centres de traitement du combustible.
  • Après avoir tenté de jeter les déchets dans les océans, l’idée est actuellement de les descendre au fond des puits de mines. Qu’en est-il de la stabilité géologique et hygrométrique du sous-sol et de la stabilité des sociétés humaines sur des milliers d’années ?

Les secteurs des énergies fossiles et nucléaires semblent encore avoir de beaux jours devant eux. Qu’en sera-t-il de nos conditions de vies dans un monde à plus d’1,5 °C ? Qu’en sera-t-il de la santé humaine, de l’environnement et d’une transition juste en jouant le jeu des grands lobbies industriels ?

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Taxe carbone européenne, le marché encore et toujours !

Afin d’atteindre les objectifs climatiques définis par le paquet législatif « Fit for 55 », à savoir une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55 % en 2030 et la neutralité carbone en 2050, l’Union européenne va mettre en place un nouveau dispositif, intitulé ETS2.

Celui-ci s’apparente à une taxe carbone et s’appliquera aux combustibles fossiles utilisés par le chauffage des bâtiments et la mobilité.

La nouvelle taxe qui impactera la facture énergétique des ménages devrait entrer en vigueur en 2027. Si les prix de l’énergie se révèlent excessivement hauts à cette période, elle sera reportée à 2028.

Elle devrait s’élever à 45 euros/tonne de CO2 en 2030. Concrètement, cela signifie qu’en moyenne, le prix du diesel augmentera de 0,12 euro/l, celui de l’essence de 0,10 euro/l, celui du mazout de 0,12 euro/l et celui du gaz naturel de 0,89 euro/Kwh.

Comment ça marche ?

Le système est basé sur une approche de marché. Un plafond d’émissions est fixé pour chaque État membre, qui va en diminuant d’année en année en cohérence avec le renforcement progressif des objectifs climatiques.

Si la limite d’émissions est dépassée, l’État membre concerné doit acheter des quotas d’émissions sur le marché du carbone, faisant ainsi augmenter le prix de l’énergie.

Néanmoins, si le prix du carbone devait dépasser les 45 euros/tonne de CO2, des quotas supplémentaires seraient octroyés.

Mais à quoi ça sert ?

Pas à grand-chose en fait… En effet, les augmentations de prix attendues ne sont pas de nature à engendrer des modifications de comportements ou des décisions d’investissements significatives, ceci d’autant plus que le prix de l’énergie varie en fonction de multiples facteurs tels que le prix de la molécule sur les marchés internationaux, le coût du transport et de la distribution, le niveau des accises… L’hiver 2022-2023 en a été un bon exemple avec la crise ukrainienne.

Sans une approche réglementaire visant le renforcement des normes combinées à des investissements publics massifs offrant des alternatives à un prix abordable, particulièrement aux publics les plus impactés, à savoir les plus défavorisés, la taxe carbone est inefficace.

Le Fonds Social Climat

Pour ces raisons, un Fonds Social Climat sera mis en place dès 2026, soit un an avant la mise en œuvre de la taxe afin de permettre d’anticiper sur les rénovations et autres investissements visant à sortir les ménages de la précarité énergétique et réduire leurs dépenses de transport.

Ce fonds sera alimenté par un quart des recettes issues de l’ETS2, ce qui représente pour la Belgique 1,66 milliard d’euros sur la période 2026-2032.

L’utilisation de ces moyens devra être encadrée par l’adoption d’un plan social climat à communiquer à la Commission pour juin 2025 et qui sera soumis à enquête publique.

Un co-financement national de 25 % sera également requis, ce qui amènera les moyens disponibles à environ 2 milliards d’euros.

Les revenus restant seront redistribués entre les États membres en fonction de leur part dans les émissions. Elles devront être utilisées pour poursuivre quatre objectifs :

  • la décarbonation des systèmes de chauffage et de climatisation ;
  • le soutien aux ménages les plus précarisés vivant dans des passoires énergétiques ;
  • l’accélération de l’introduction des véhicules zéro-émission et le déploiement de l’infrastructure de recharge ;
  • l’encouragement au passage de la voiture individuelle aux transports publics, la multimodalité et le soutien financier aux usagers à plus faibles revenus.

Que faut-il en penser ?

En Wallonie, 28,8 % des ménages souffrent de précarité énergétique en raison de la vétusté de leur logement ou de revenus trop faibles au regard du prix de l’énergie.

Même si les moyens disponibles permettraient théoriquement une redistribution équitable des recettes de la taxe, il s’agit d’être vigilant à ce que les mesures envisagées via le Fonds Social Climat soient correctement ciblées et réellement efficaces à moyen et long terme, ce qui est difficile compte tenu de la diversité des profils de ménages et des situations. À titre d’exemple, les efforts de rénovation ne doivent pas déboucher sur une hausse des loyers qui exclurait un nombre conséquent de personnes de l’accès au logement.

Un autre danger est le non-recours aux aides qui représente en Wallonie une problématique récurrente et qui touche selon les estimations 30 % de la population qui serait concernée, du fait d’un manque d’information, de la complexité administrative, de l’inadéquation des mesures proposées par rapport aux réalités des ménages…

L’élaboration du futur plan social climat représente donc un enjeu majeur afin qu’il soit conçu de telle manière à permettre la mise en œuvre d’une transition énergétique qui aille de pair avec une amélioration de la situation sociale, sans quoi elle risque bien d’être vouée à l’échec.

Des investissements publics massifs sont nécessaires notamment au niveau des transports et du parc de logements publics mais aussi de la rénovation par quartier.

Par ailleurs, il serait important également que les moyens du Fonds Social Climat puissent être utilisés pour la création d’emplois durables et de qualité dans tous les secteurs d’activités liés à la transition.

Enfin, les moyens nécessaires pourraient être dégagés autrement que via une taxe carbone. La lutte contre l’évasion fiscale, la création d’une banque européenne pour le climat, la mobilisation de l’épargne ou une réforme de la fiscalité sont des propositions qui ont déjà fait l’objet de nombreux débats. Pour mémoire, en 2020, 383 milliards d’euros ont été envoyés par 765 entreprises belges dans une trentaine de paradis fiscaux en 2020 de façon légale.

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L’hydrogène, énergie du futur ou miroir aux alouettes ?

Le « Hydrogen Council », lancé officiellement durant le Forum Economique Mondial de Davos en janvier 2017, a pour objectif de faire de l’hydrogène un vecteur central de la transition énergétique. Il regroupe aujourd’hui plus de 150 entreprises et multinationales.

Depuis lors, l’hydrogène, devenu « à la mode », est quasiment envisagé comme une solution miracle par bon nombre de pouvoirs publics et d’acteurs économiques dans le remplacement du gaz fossile pour une série d’usages.

La question qui se pose cependant est de savoir si l’hydrogène représente réellement une pièce du puzzle de la transition bas carbone ou s’il constitue en partie au moins un moyen pour les sociétés gazières de rebondir sous couvert d’énergie verte.

Et bien, ça dépend…

S’il est vrai que l’hydrogène, en tant que combustible, ne rejette pas de CO2 mais uniquement de l’eau, il n’en va pas de même pour sa production.

C’est ainsi qu’on distingue principalement trois types d’hydrogène :

  • l’hydrogène gris est produit à partir du gaz naturel (CH4) suivant un procédé dit de vaporeformage qui permet de séparer les atomes d’hydrogène (H) et de carbone (C) ;
  • l’hydrogène bleu, c’est la même chose, à ceci près que la production d’hydrogène est associée à un dispositif de captage et de stockage du carbone ;
  • l’hydrogène vert est produit par électrolyse de l’eau à partir d’électricité renouvelable.

Il va de soi que seul l’hydrogène vert peut jouer un rôle dans la transition énergétique.

Néanmoins, d’autres problèmes se posent…

Les objectifs européens en matière d’énergies renouvelables à l’horizon 2030 conduisent à des besoins de l’ordre de 10 millions de tonnes d’hydrogène vert, ce qui correspond, à titre de comparaison, à une demande en électricité verte supérieure à la totalité de l’électricité utilisée en un an en France.

Au niveau belge, les ambitions sont elles aussi gigantesques. La Stratégie fédérale prévoit des importations d’hydrogène vert de 6 à 10 millions de tonnes en 2050, ce qui égale la consommation actuelle de toute l’Union européenne.

Quant à la Wallonie, son plan stratégique en chantier a pour objectifs la réduction de son empreinte énergétique et de sa dépendance aux énergies fossiles, la création d’emplois et de répondre aux besoins de flexibilité engendrés par les énergies renouvelables qui ne peuvent être stockées.

La solution consisterait donc à importer l’hydrogène de pays où l’ensoleillement est suffisant pour fabriquer suffisamment d’énergie solaire.

C’est ainsi que la Belgique et la Namibie ont signé, en 2021, un protocole d’accord dans le domaine de l’hydrogène qui sera ensuite importée, ce qui pose question quand on sait que 56 % des habitants de ce pays seulement ont accès à l’électricité et que les besoins locaux d’énergie décarbonée sont énormes.

Par ailleurs, le transport de l’hydrogène n’est pas sans poser de soucis. L’importation de l’hydrogène par bateau nécessite de le liquéfier et donc de le refroidir à -253 °C, ce qui requiert une énergie considérable.

Quant au transport par pipeline qui est envisageable à l’intérieur de l’Europe, il représente un coût d’infrastructure important et ne peut être opérationnel avant plusieurs années.

À titre d’illustration, le projet reliant l’Espagne et l’Allemagne via la France baptisé « H2Med » qui devrait acheminer 10 % des besoins estimés en hydrogène de l’Union européenne en 2030 devrait coûter 2,5 milliards d’euros.

Tous ces coûts risquent de peser lourdement sur la compétitivité de ce vecteur énergétique comparé aux autres sources d’énergie, à moins d’être largement subventionné.

Il résulte de ces quelques considérations que si l’hydrogène vert doit être intégré dans les politiques de transition énergétique, il ne peut l’être réalistement que pour les usages pour lesquels il est absolument nécessaire, à savoir les secteurs qui ne peuvent pas être électrifiés, comme la production d’acier, d’ammoniac, de méthanol ou le recyclage du plastique.

Son utilisation pour le transport ou le chauffage des bâtiments n’a, en revanche, aucun sens à partir du moment où le passage de l’électricité à l’hydrogène représente une perte de rendement de l’ordre de 25 à 30 %, par rapport à l’utilisation directe de l’électricité.

En conclusion, si l‘hydrogène vert fait bien partie du mix énergétique de la transition bas carbone, il ne doit pas exonérer les acteurs d’une réflexion plus globale sur une transition du tissu économique régional qui soit créatrice d’emplois de qualité, plus économe en énergie et moins dépendante des importations.

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 Les cellules syndicales RISE et Mobilité

La Cellule RISE

Le projet RISE (Réseau Intersyndical de Sensibilisation à l'Environnement) a vu le jour en 1996. Soutenu par la Région wallonne, il rassemble la FGTB et la CSC autour de plusieurs objectifs :

  • sensibiliser les travailleurs et leurs représentants à l'environnement ;
  • stimuler la concertation sociale en environnement dans les entreprises ;
  • renforcer la capacité d'intervention des délégués sur les questions environnementales.

RISE vous propose différents outils pour vous aider dans vos actions :

  • des formations sur l'environnement ;
  • un service d'aide auquel adresser vos questions ;
  • un appui sur le terrain ;
  • un site web : https://www.rise.be ;
  • des brochures sur différents sujets relatifs à l'environnement (téléchargeables sur le site) ;
  • une lettre d'information semestrielle.

     Pour toute information, n'hésitez pas à nous contacter    

Cellule RISE du CEPAG
Rue Haute 42 - 1000 Bruxelles

  • Conseillers : Lydie Gaudier, Evelyne Jadoul, Philippe Raway
  • Secrétariat : Daniel Wojtalik
  • Contact : 02 506 83 96 - cepag@rise.be
  • Site Web : https://www.rise.be

La Cellule Mobilité

La Cellule Mobilité du CEPAG poursuit trois objectifs principaux :

  • stimuler la concertation sociale en matière de mobilité dans les entreprises ;
  • renforcer la capacité d'intervention des délégués syndicaux sur ces questions ;
  • informer et sensibiliser les travailleurs et leurs représentants aux problématiques liées à la mobilité.

Le travail de la Cellule Mobilité s'organise sur 3 axes principaux :

  • axe 1 - Formation et sensibilisation : des formations, des séances de sensibilisation, la participation aux congrès syndicaux, colloques et événements particuliers (par exemple: la semaine de Mobilité) ;
  • axe 2 - Expériences-pilotes : des actions sur le terrain sous la forme d'expériences-pilotes dans différentes entreprises ;
  • axe 3 - Appui technique aux délégués : brochures, une newsletter électronique, un site Internet, un service d'aide.

     Pour toute information, n'hésitez pas à nous contacter    

Cellule Mobilité du CEPAG
Rue Haute 42 - 1000 Bruxelles

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