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« J’ai lu pour vous » Nous colonisons l’avenir, David Van Reybrouck

« J’ai lu pour vous » Nous colonisons l’avenir, David Van Reybrouck

Et si le colonialisme n’était pas derrière nous ? Et si coloniser ce n’était pas seulement accaparer des terres, des richesses naturelles, asservir des peuples ?

Publié le 01/07/2025
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En ne maîtrisant pas nos émissions de gaz à effet de serre, nous condamnons les populations de l’hémisphère sud à subir les conséquences des changements climatiques alors qu’ils ne sont pas à l’origine du problème. Avancées du désert, assèchement des terres, stress hydrique, montée des eaux ont pour conséquence des vies plus difficiles, voire impossibles dans certains cas, causant des déplacements de populations, des conflits.

Un fonds vert a bien été créé lors de la COP (Conférences des Parties) de Copenhague en 2009, mais depuis lors, les pays les plus responsables du problème peinent à y verser des capitaux, certains poussant même le cynisme jusqu’à proposer des prêts plutôt que des dons.

Notre passé a été socialement injuste, notre présent est socialement injuste et si nous ne faisons rien, notre avenir sera socialement injuste, ou pire ne sera pas. Car oui, en agissant de la sorte nous colonisons l’avenir de nos enfants, de nos petits-enfants, bref, nous sacrifions sur l’hôtel de la croissance les générations futures…

Tout cela est bien connu, mais les politiques n’osent pas agir, car ils craignent de déplaire à leurs électeurs. Alors, que faire ?

L’auteur propose d’impliquer les citoyens dans la réalisation d’une politique climatique ambitieuse et pour y arriver énonce quatre stratégies :

Premièrement, constituer une assemblée citoyenne suivie d’un préférendum.

En 2019, la Convention citoyenne pour le climat a été créée en France et a donné lieu à 149 mesures ambitieuses de lutte contre le changement climatique. Malheureusement, très peu d’entre elles ont été adoptées. Selon l’auteur, il manquerait une étape : organiser un préférendum auprès des citoyens, c’est-à-dire un référendum enrichi. Il s’agit d’évaluer les propositions faites par l’assemblée citoyenne. Plutôt que d’évaluer près de 150 propositions, on pourrait imaginer la mise en place d’un logiciel qui proposerait à chaque citoyen une liste aléatoire de quelques dizaines de propositions. Idéalement, ce type de consultation devrait être organisée chaque année.

« Cette année, nous sommes autorisés à émettre X gigatonnes. Comment allons-nous faire ? Assemblée citoyenne, mettez-vous au travail. Citoyens, participez ensuite au préférendum. »

Deuxièmement, afin d’éviter que chaque Etat Nation tire la couverture à soi, créer une assemblée planétaire, un forum où la population mondiale pourrait s’exprimer. Il s’agirait d’y faire participer 10 millions de personnes par an.

Troisièmement, des droits d’émission individualisés afin d’impliquer directement les citoyens. Chacun recevrait un quota de carbone, si tous les crédits ne sont pas utilisés, ils peuvent être revendus. Un marché serait ainsi créé auquel participeraient non seulement les citoyens, mais aussi les entreprises publiques et privées.

Quatrièmement, le recours à la désobéissance civile. L’auteur donne un exemple d’action originale. Calculer la part de nos impôts qui finance notre propre destruction : financement des énergies fossiles, kérosène non taxé, écocide impuni, etc. Créer un collectif qui, dans un premier temps, mettrait ces données en lumière. Avec le temps, les sympathisants pourraient basculer vers la désobéissance fiscale, une forme de résistance collective.

Un avis :

C’est un petit livre agréable à lire qui propose des stratégies intéressantes afin d’impliquer les citoyens dans l’élaboration d’une politique climatique ambitieuse. L’auteur a le mérite d’être créatif même s’il reprend des recettes déjà utilisées avec plus ou moins de succès. Cependant, il approfondit la question afin que leur mise en œuvre soit plus efficace. Je suis assez sceptique concernant sa troisième stratégie qui consiste à attribuer à chaque citoyen le même nombre de quotas de CO2. A priori, cela semble assez équitable si ce n’est que pour celles et ceux qui ont épuisé leurs quotas, il est possible d’en acheter. Dans ces conditions, un marché est créé avec d’un côté, les nantis qui auront les moyens de « faire comme bon leur semble » et d’un autre côté, ceux qui ont peu de moyens… Pas sûr que l’offre et la demande se rejoignent.

Malgré cela, ce livre vaut la peine car il dépasse les constats et propose des pistes pour un avenir plus enchanteur.




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