Newsletter n° 52 - Environnement


Cellules RISE et Mobilité du CEPAG

Avril 2022 - Environnement


Au sommaire :


Prix de l’énergie, sécurité d’approvisionnement : quelques chiffres pour objectiver la situation…

Face à l’augmentation des prix de l’énergie et à la crise en Ukraine, nous avons recherché quelques données nous permettant de nous faire une idée de la situation réelle de la Belgique et de la Wallonie en matière de dépendance énergétique, des causes des augmentations et des perspectives et évolutions possibles.

Quelles quantités d’énergie consommons-nous en Wallonie ? D’où vient cette énergie ? Qui la consomme ?

Les chiffres cités sont les plus récents que nous ayons trouvés. Ils sont issus du bilan énergétique global de la Wallonie 2019, publié le 10 mars dernier.[1]

En 2019, la consommation finale d’énergie de la Wallonie s’est élevée à 128,8 TWh ou 11,07 MTEP. Pour la Belgique, elle était de 38,4 MTEP en 2020 et 39,7 en 2019[2].

La structure de la consommation finale de la Wallonie a profondément évolué. Alors que l’industrie représentait plus de la moitié de la consommation finale en 1990, elle n’en représentait plus que 34 % en 2019. La part des transports et du tertiaire, en revanche, a fortement progressé avec des augmentations respectives de 57 % et 35 %. Au niveau de l’industrie, les plus gros consommateurs sont la chimie, pour la fabrication d’engrais notamment, et l’industrie des minéraux non-métalliques (bitumes).

Le graphique suivant montre la part des différents secteurs dans la consommation finale d’énergie de la Wallonie en 2019. L’indépendance énergétique de la Wallonie est évaluée à 10 %, considérant que l’uranium nécessaire à la production d’électricité nucléaire est importé. Ce chiffre semble faible mais a néanmoins fortement augmenté depuis 2005 où il était de 4 % et ce, en raison du développement des énergies renouvelables mais aussi de la baisse d’activité de la sidérurgie, fortement importatrice de charbon.

Le tableau suivant compare le mix énergétique dans les différents Etats membres de l’UE, sachant que la consommation finale d’énergie et l’énergie brute disponible sont deux choses différentes. La notion d’énergie brute disponible comprend à la fois l’énergie générée dans le pays lui-même mais aussi ses importations produites à l’étranger, moins les exportations vers d’autres Etats. En Wallonie, les combustibles et carburants pétroliers représentaient, en 2019, 45 % de la consommation finale d’énergie, le gaz naturel 23 % et l’électricité 17 %. La part des énergies renouvelables dans la production d’électricité en Wallonie était en 2019 de 15,7 %.[3]

On peut néanmoins constater que la Belgique fait partie des cinq pays n’atteignant pas les 10 %  d’énergies renouvelables et de biocarburants dans l’ensemble de leur énergie disponible et reste très dépendante des combustibles fossiles.[4]

Les graphiques suivants montrent l’origine des importations belges de pétrole brut et de gaz naturel de la Belgique en 2019.

 

Si on se place dans le contexte de la crise ukrainienne actuelle, force est de constater que si la Belgique est relativement peu dépendante des importations russes de gaz naturel (2,1 %), elle l’est beaucoup plus pour ce qui est du pétrole brut (29,9 %).

Pourquoi les prix de l’énergie augmentent-ils ?

Les causes de la flambée actuelle des prix de l’énergie sont multiples. Elles sont corrélées en partie à la forte demande consécutive à la reprise post-Covid alors que les réserves et les capacités de stockage en Europe diminuent mais aussi aux craintes des marchés concernant l’approvisionnement au vu du conflit entre la Russie et l’Ukraine, bien que pour le moment les importations se poursuivent, c’est-à-dire liées en grande partie, du moins provisoirement, à la spéculation.

D’autres facteurs interviennent également qui sont l’anticipation d’une augmentation de la demande en gaz naturel en lien avec la sortie du charbon dans le cadre des politiques climatiques, au resserrement du système ETS qui fixe des quotas d’émissions pour les grosses installations industrielles et la suppression progressive de l’attribution de quotas gratuits, ce qui engendre une augmentation des prix du carbone. Et, last but not least, la détérioration du taux de change entre l’euro et le dollar, sachant que le prix du baril est déterminé en dollars.

Par ailleurs, il faut savoir que le prix de l’électricité facturé au consommateur correspond au coût marginal de la dernière unité produite (marginal cost fixing)[5], engendrant des surprofits très importants pour les producteurs.

Quelles pistes alors pour permettre aux ménages de satisfaire leurs besoins en énergie à un prix abordable au-delà des mesures d’urgence prises par les différents gouvernements ?

À long terme, on s’oriente vraisemblablement vers des prix élevés de l’énergie en l’absence de transformations profondes, d’autant que les gisements vont devenir de plus en plus difficiles, et donc coûteux, à exploiter.

Au niveau des pistes possibles, comme le souligne le GIEC, la sobriété énergétique devient une nécessité en lien avec le développement massif de la production d’énergie renouvelable.

En effet, même si nous avions la capacité de satisfaire la totalité de la consommation finale actuelle par la production renouvelable, il ne s’agirait pas de remplacer une dépendance par une autre. Les technologies de production d’énergie renouvelable et le tout-électrique requièrent la disponibilité de matériaux et notamment de métaux, non seulement extraits dans des conditions sociales et environnementales catastrophiques, mais qui nous exposent également à des risques du point de vue de la sécurité d’approvisionnement.

Plus directement, le constat doit être fait de l’échec de la libéralisation des marchés de l’énergie entrée en vigueur en 2007 pour revenir à une renationalisation du secteur permettant aux pouvoirs publics de se donner les moyens d’assurer à la fois la sécurité d’approvisionnement, des prix abordables et une véritable transition énergétique, ce que le marché est incapable de concilier.

Le développement de partenariats publics-citoyens et des communautés d’énergie renouvelable devrait également être promu dans une optique de démocratisation de la politique énergétique, de diversification de la production et afin de faciliter l’accès aux énergies renouvelables au plus grand nombre, en ce compris ceux qui n’ont pas de capacité d’investissement.

La tarification de l’énergie et les composantes de la facture doivent également être revues. Aujourd’hui, la totalité des coûts pèsent sur le consommateur final indépendamment de ses capacités financières et de l’usage qu’il fait de l’énergie consommée.

Le système de la fixation des prix en fonction du coût marginal doit aussi être mis en débat et les producteurs devraient également contribuer à la stabilité des prix en participant à l’effort nécessaire.

Enfin, il s’agit d’affecter les recettes du dispositif d’ajustement carbone aux frontière (MACF) en passe d’être introduit au niveau européen au financement de la transition juste.

Nous n’avons pas la prétention d’apporter une solution toute faite avec ces éléments mais le débat doit être clairement ouvert. Sans la volonté politique d’opérer les transformations nécessaires, les tensions sociales, géopolitiques, les déplacements de populations vont s’accentuer, avec un risque de conflits croissant, que ce soit sur le plan international ou social et le danger de voir l’apparition de régimes de plus en plus autoritaires. En effet, l’énergie n’est pas un produit comme les autres, elle est l’essence (sans jeu de mots), actuellement incontournable, de l’activité humaine.

[1] https://energie.wallonie.be/fr/bilan-energetique-global-2019.html?IDC=6288&IDD=158398

[5] A partir d’un certain niveau de production, le coût pour produire une unité supplémentaire augmente, par exemple, s’il faut rallumer des centrales au gaz. Il s’agit du coût marginal de production. Le prix de l’électricité se base sur le coût marginal de production de la dernière unité nécessaire pour satisfaire la demande.

Retour au sommaire


Le 6e rapport du GIEC rappelle l’urgence à agir et propose des solutions !

Le 4 avril dernier, le 3e volet du sixième rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a été présenté à la presse. Les deux premiers volets, l’un sur les bases scientifiques du réchauffement climatique et l’autre sur les impacts, l’adaptation et la vulnérabilité avaient été publiés respectivement en août 2021 et en février 2022.

Ce dernier volet est particulièrement crucial car, pour la première fois, il évalue les solutions à mettre en œuvre pour atténuer les émissions de gaz à effet de serre de sorte à respecter les limites de réchauffement compatibles avec la survie de nos sociétés et des écosystèmes.

En poursuivant les politiques actuelles, le monde se dirige vers, au minimum, 3,2 °C d’augmentation de la température globale d’ici la fin du siècle. Même si les engagements supplémentaires pris à la COP 26 de Glasgow en novembre dernier étaient respectés, on arriverait à 2,8 °C.

La carte ci-après synthétise ce que serait une planète plus chaude de 4 °C

 On y retrouve :
  • en jaune, les zones transformées en déserts inhabitable ;
  • en brun, celles devenues également inhabitables en raison d’inondations, de sècheresses et d’événements climatiques extrêmes ;
  • en rouge, les régions recouvertes par les eaux ;
  • en vert, les régions qui deviendraient cultivables...

... soit un monde totalement différent de ce que nous connaissons et, très certainement, des conditions de vie plus difficiles.

Une chose est déjà certaine cependant c’est que nous ne verrons plus jamais le climat que nous avons connu au XXe siècle !

Les années qui viennent seront décisives car pour respecter les étapes déterminées par le GIEC, à savoir une réduction de 48 % des émissions de gaz à effet de serre en 2030 et de 80 % en 2050, le pic des émissions doit intervenir en 2025. Or, jusqu’à présent et trente ans après le Sommet de la Terre de Rio en 1992, lors duquel a été adoptée la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, les émissions n’ont jamais fait qu’augmenter.

Il s’agit donc d’un effort colossal qui devrait être réalisé à très court terme mais qui reste scientifiquement possible.

Les trois chantiers de mesures avancés par le GIEC sont :

  • la sobriété énergétique – tant au niveau de la production que de la consommation – ce qui passe par une transformation profonde de notre modèle économique et de nos modes de vie : économie circulaire, transformation des systèmes agricoles, développement des transports en commun, électrification, circuits courts alimentaires, réduction de la consommation de viande, changements au niveau de l’organisation du travail, isolation des logements, etc ;
  • la sortie des énergies fossiles pour passer au 100 % renouvelable, ce qui est techniquement possible au vu des progrès techniques notamment en matière de production d’hydrogène vert et à condition que la demande énergétique ait pu être résolument réduite ;
  • l’intégration de la lutte contre les changements climatiques de manière transversale dans l’ensemble des politiques (fiscales, budgétaires, économiques, sociales, etc.), en particulier, en faisant en sorte de réduire les inégalités sociales, sachant que les 10 % des ménages les plus riches sont responsables de 36 à 45 % des émissions de gaz à effet de serre. Il s’agit également d’une condition sine qua non pour l’acceptabilité sociale des mesures qui devront être mises en Å“uvre.

La bonne nouvelle, selon le GIEC, est que les technologies existent pour permettre l’atteinte de ces objectifs. Cependant, la technologie, à elle seule, ne sera pas suffisante. Le captage du CO2 par la reforestation et des changements sociétaux profonds seront nécessaires.

En ce, le rôle des travailleurs et des syndicats est fondamental pour opérer les transformations indispensables à tous les niveaux de la concertation sociale. Des feuilles de route sectorielles doivent être définies pour parvenir à la décarbonisation de l’industrie. De vastes programmes de formations doivent être mis en place pour pourvoir les besoins en nouveaux métiers qui découleront de la transition et dont les conditions doivent être négociées afin d’aboutir à une transition qui soit juste socialement et pourvoyeuse d’emplois de qualité.

À titre d’exemple, investir dans l’énergie solaire crée 1,5 fois plus d’emploi qu’investir la même somme d’argent dans les énergies fossiles.

On le voit actuellement… ! Avec la hausse des prix de l’énergie, les ménages qui en ont la capacité se ruent vers l’installation de panneaux photovoltaïques et le manque d’ouvriers qualifiés reporte déjà à six mois les installations.

La pénurie d’emploi se retrouve également dans le secteur de la construction face à l’ampleur du chantier lié à la Stratégie wallonne de rénovation énergétique mais aussi face au défi de la construction circulaire qui nécessite l’organisation de filières de tri et de recyclage, des besoins nouveaux en logistique, etc.

Bref, une nouvelle fois, le GIEC pointe l’urgence à agir mais les objectifs ne pourront être atteints qu’à condition qu’une solidarité globale s’organise pour répondre à l’enjeu même de la survie de l’humanité mise en péril par les effets des changements climatiques et que les intérêts individuels à court terme laissent la place à l’intérêt collectif et à une vision à plus long terme.

Retour au sommaire


L’alimentation durable à l’heure des ceintures alimentaires

Notre modèle alimentaire a fortement évolué depuis les « trente glorieuses »[6]. L’agriculture productiviste, l’industrialisation et la mondialisation ont radicalement modifié le contenu de notre assiette et la manière de la constituer.

Celle-ci est, maintenant, le plus souvent composée de produits transformés, issus de l'industrie agro-alimentaire, transportés sur des milliers de kilomètres et fabriqués à grand renfort d'énergie. Elle est aussi beaucoup plus chargée en produits d’origine animale (viandes et autres produits laitiers), trop riche en graisses, sels et sucres rapides.

Si, de nos jours, nous consommons plus de fruits et de légumes, nous les consommons hors saison, « grâce » aux importations et aux cultures en serres chauffées.

L'agriculture intensive fait aussi la part belle aux substances chimiques. Les produits phytosanitaires contaminent l'environnement, la chaîne alimentaire et, in fine, notre organisme.

Ces modes de production et de consommation ont des conséquences indéniables tant sur le plan de l'environnement et de la santé qu’au niveau socio-économique.

L’agriculture intensive serait-elle donc la solution permettant à chacune et chacun de manger à sa faim ? Deux milliards de personnes en situation d’insécurité alimentaire nous démontrent que non…

Mais d’autres pratiques sont aujourd’hui en développement. L’une d’elle est la création de « ceintures alimentaires » autour des villes.

Une définition, des pistes et des acteurs

Actuellement, manger est donc bien loin d'être un acte anodin tant pour la planète que ses habitants. Alors, comment nourrir la population mondiale sans encore accentuer les dérives actuelles ? Un concept, celui d'alimentation durable, vise à renverser la vapeur. Il désigne une alimentation qui respecte, comme le développement durable, des critères environnementaux, sociaux et économiques.

En Belgique, le Conseil fédéral du développement durable (CFDD), dont sont membres la FGTB et la CSC, définit un système alimentaire durable comme suit : « Un système alimentaire durable garantit le droit à l'alimentation, respecte le principe de la souveraineté alimentaire, permet à tous, partout dans le monde, de disposer d'une nourriture saine et suffisante à un prix accessible, et veille à ce que le prix final d'un produit reflète non seulement l'ensemble des coûts de production, mais qu'il internalise aussi tous les coûts externes sociaux et environnementaux. Il utilise les matières premières et les ressources (en ce compris le travail et les ressources naturelles telles que les sols, l'eau et la biodiversité) à leur niveau de restauration et respecte les différentes facettes de la culture alimentaire. Tous les acteurs de la chaîne alimentaire et les autorités doivent contribuer à réaliser un tel système alimentaire durable. »

L'alimentation durable repose selon le CFDD, sur plusieurs principes, résumés en 10 pistes :

  • privilégier les produits locaux et de saison ;
  • opter pour des produits frais et les moins transformés possibles (y compris pour les boissons) ;
  • réduire la consommation de protéines animales ;
  • consommer des produits issus du commerce équitable ;
  • consommer des produits issus d'une pêche durable ;
  • privilégier les produits issus de l'agriculture biologique ;
  • soutenir les circuits courts ;
  • réduire le gaspillage alimentaire ;
  • réduire les déchets d'emballage ;
  • consommer avec sobriété.

Au niveau de la Wallonie, dans le cadre de sa stratégie « Manger Demain », le Collège wallon de l’alimentation durable (CwAD) – dont les organisations syndicales font partie – a, lui, pour mission de fédérer l’ensemble des acteurs, dans le but d’accélérer la transition vers une alimentation plus durable, par une vision à la fois holistique et inspirée des réalités du terrain. 

L’exemple des ceintures alimentaires

Acheter local, c'est bien mais privilégier les circuits courts permet, en outre, de soutenir l'emploi des agriculteurs et de leur assurer un revenu décent. C'est souvent la possibilité d’acheter des produits plus frais (fruits et légumes cueillis la veille, par exemple), contenant davantage de nutriments, à un meilleur prix que dans les circuits de vente traditionnels. C'est aussi une bonne façon de limiter, voire de supprimer les emballages. Acheter en circuit court revient à acheter directement chez le producteur (ou presque sans intermédiaire). Les canaux en circuits courts se sont multipliés ces dernières années. Il s’agit, entre autres, de la vente directe chez le producteur, des marchés, des paniers bio, des groupements d'achats collectifs (GAC), des groupes d'achat solidaire de l'agriculture paysanne (GASAP) mais aussi des ceintures alimentaires...

Un exemple est celui de la Ceinture Aliment-Terre liégeoise. Il s'agit d'un projet développé actuellement sur la région liégeoise qui vise à (re)créer un réseau de production alimentaire et de distribution locale (en circuit court) autour de Liège (à l'échelle de la province).

Cette initiative a pour origine plusieurs constats :

  • la perte de la maîtrise de la filière alimentaire, généralement aux mains de grands groupes multinationaux ;
  • un modèle d'agriculture et d'élevage dépendant largement des énergies fossiles, non renouvelables, et non respectueux des écosystèmes et de la santé humaine ;
  • la tendance à la disparition d'un nombre important d'exploitations agricoles et une perte de souveraineté alimentaire régionale, avec, à contre-courant de cette tendance, des dizaines d'initiatives de production et de commercialisation alternatives, des projets concrets de production, de formation, d'accompagnement à l'installation mais aussi l'organisation de consommateurs en soutien à l'agriculture locale via les circuits courts, les groupements d'achats, etc.

La Ceinture Aliment-Terre liégeoise rassemble une centaine de partenaires privés (maraîchers, distributeurs, groupements d'achat), mais aussi « institutionnels » ou publics (organismes de formation, communes, province, agences de développement local, Agence de développement économique pour la province de Liège – SPI, etc.).

Son ambition : être la plateforme qui facilitera le développement d'initiatives multiples, permettant d’élargir la part de marché dévolue aux produits locaux, « bons, propres et justes », accessibles à l'ensemble de la population.

Les organisations syndicales s'intéressent à ce type de projet, notamment parce qu'au-delà de la dimension sociale, citoyenne et environnementale, ce projet est vecteur de développement économique potentiellement porteur d'emplois locaux, variés et, pour une part, accessibles à des travailleurs peu qualifiés.

Les organisations syndicales ont donc un rôle d'encadrement à jouer pour aider à développer et réglementer, notamment du point de vue de la législation sociale et du droit du travail, un secteur aujourd'hui trop souvent porté soit par de petits indépendants (maraîchers ou distributeurs), ou par le secteur de l'économie sociale (entreprises d'insertion, EFT, OISP, etc.).

Il est important de noter que la Ceinture Aliment-Terre liégeoise n’est pas le seul projet de ce type qui se développe en Wallonie. On peut citer le Réseau Aliment-Terre de l'arrondissement de Verviers (RATav), la Ceinture alimentaire de Charleroi Métropole, la Ceinture alimentaire du Tournaisis, la Ceinture AlimenTerre hutoise et la Ceinture alimentaire namuroise.

Les représentants syndicaux sont aussi en première ligne pour faire évoluer l’industrie alimentaire qui est le plus grand employeur industriel en Belgique (95.670 emplois en 2020).[7]

Des liens pour voir plus loin

[6] Période historique comprise entre 1946 et 1975 pendant laquelle la France et la plupart des économies occidentales connurent une croissance exceptionnelle et régulière et à l’issue de laquelle elles sont entrées dans l’ère de la société de consommation.
Source : https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Trente_Glorieuses/185974

[7] https://www.fevia.be/fr/industrie-alimentaire/creation-demploi-dans-lindustrie-alimentaire

Retour au sommaire


« J’ai lu pour vous… »

Duterme, R. (2022). Nos mythologies écologiques. Les Liens qui libèrent.

Il est conseillé de ne pas aborder les sujets qui fâchent lors d’un repas de fête en famille ou entre amis… Mais de quoi va-t-on parler alors ? Les changements climatiques font partie de ces sujets quelque peu controversés car ils attisent des peurs : affronter une vérité qui dérange, quitter le statu quo, se sentir impuissant face à la menace, avoir le sentiment que la préservation de l’environnement et le progrès social ne vont pas de pair, de ne pas laisser un héritage durable aux générations futures…

Si comme moi, vous en avez assez des « Il y a toujours eu des changements climatiques, l’être humain n’y est pour rien », « De toute façon qu’est-ce que la Belgique ou même l’Europe peut bien faire en comparaison des grandes puissances mondiales », « Ce sont les Chinois qui polluent parce qu’ils sont trop nombreux », « Les progrès technologiques vont nous sortir de là », « Marre de ces jeunes donneurs de leçon alors qu’ils sont toujours sur leur téléphone portable qui pollue ! », « On ne peut rien faire, l’humanité est destructrice par nature »...  alors je vous propose la lecture du petit livre de Renaud Duterme qui, comme son auteur l’indique, n’a pas la prétention de répondre à tout mais de fournir des arguments afin de vous lancer dans la bataille des idées. 

Il démonte 25 idées toutes faites regroupées en diverses mythologies :

  • mythologies historiques : « toutes les sociétés antérieures ont dégradé leur environnement », « le réchauffement climatique est un phénomène naturel »…
  • mythologies spatiales : « nous sommes trop nombreux sur terre », « plus un pays est riche, plus il est respectueux de l’environnement »…
  • mythologies technologiques : « la technologie nous sauvera », « le nucléaire est une énergie propre », « les énergies renouvelables sont (non) polluantes »…
  • mythologies futurologiques : « il n’y a plus rien à faire, il est déjà trop tard », « la décroissance c’est le chômage et la pauvreté pour tous »…

Vous pouvez lire ces différentes parties selon vos besoins.  Peu de chiffres, pas d’exemples, pas de statistiques, seuls des mots pour vous aider à construire votre pensée. 

Dans l’épilogue, l’auteur tente quelques explications sur « la montée en puissance d’un sentiment anti-écologiste ».  Selon lui, l’écologie dominante et ses représentants portent une responsabilité dans l’échec de la lutte des grands déséquilibres que sont les changements climatiques, l’effondrement de la biodiversité et l’épuisement des ressources. 

Citons quelques raisons :

  • ne pas avoir compris que la réduction de ces déséquilibres ne pourrait se faire sans remettre en cause le système capitaliste ;
  • ne pas avoir prévu de reconversion pour les travailleurs victimes de fermeture d’usine suite à une délocalisation pour des raisons environnementales ;
  • interdire des produits phytosanitaires sans accompagnement des agriculteurs ;
  • bannir les vieux véhicules polluants des métropoles sans tenir compte de la précarité énergétique ;
  • etc.

 « Nos mythologies écologiques » serait la clé pour convaincre les climatosceptiques du dimanche midi ? Peut-être pas mais vous y trouverez des éléments intéressants qui pourront vous permettre de défendre vos idées sur le sujet que ce soit dans la sphère privée, professionnelle ou syndicale.

Bonne lecture !

Retour au sommaire


 

Les cellules syndicales RISE et Mobilité

La Cellule RISE

Le projet RISE (Réseau Intersyndical de Sensibilisation à l'Environnement) a vu le jour en 1996. Soutenu par la Région wallonne, il rassemble la FGTB et la CSC autour de plusieurs objectifs :

  • sensibiliser les travailleurs et leurs représentants à l'environnement ;
  • stimuler la concertation sociale en environnement dans les entreprises ;
  • renforcer la capacité d'intervention des délégués sur les questions environnementales.

RISE vous propose différents outils pour vous aider dans vos actions :

  • des formations sur l'environnement ;
  • un service d'aide auquel adresser vos questions ;
  • un appui sur le terrain ;
  • un site web : https://www.rise.be ;
  • des brochures sur différents sujets relatifs à l'environnement (téléchargeables sur le site) ;
  • une lettre d'information semestrielle.

Pour toute information, n'hésitez pas à nous contacter

Cellule RISE du CEPAG
Rue Haute 42 - 1000 Bruxelles

  • Conseillers : Lydie Gaudier, Evelyne Jadoul, Jean-Luc Dossin
  • Secrétariat : Daniel Wojtalik
  • Contact : 02 506 83 96 - cepag@rise.be
  • Site Web : https://www.rise.be

La Cellule Mobilité

La Cellule Mobilité du CEPAG poursuit trois objectifs principaux :

  • stimuler la concertation sociale en matière de mobilité dans les entreprises ;
  • renforcer la capacité d'intervention des délégués syndicaux sur ces questions ;
  • informer et sensibiliser les travailleurs et leurs représentants aux problématiques liées à la mobilité.

Le travail de la Cellule Mobilité s'organise sur 3 axes principaux :

  • axe 1 - Formation et sensibilisation : des formations, des séances de sensibilisation, la participation aux congrès syndicaux, colloques et événements particuliers (par exemple: la semaine de Mobilité) ;
  • axe 2 - Expériences-pilotes : des actions sur le terrain sous la forme d'expériences-pilotes dans différentes entreprises ;
  • axe 3 - Appui technique aux délégués : brochures, une newsletter électronique, un site Internet, un service d'aide.

Pour toute information, n'hésitez pas à nous contacter

Cellule Mobilité du CEPAG
Rue Haute 42 - 1000 Bruxelles

Retour au sommaire


Â