Newsletter n° 51 - Environnement


Cellules RISE et Mobilité du CEPAG

Décembre 2021 - Environnement


Au sommaire :


COP 26 : sans surprise, une demi-déception

La COP 26 qui s’est déroulée à Glasgow du 31 octobre au 12 novembre 2021 était d’emblée qualifiée de bla-bla…

En effet, non seulement beaucoup de pays n’avaient pas actualisé leurs engagements (contributions déterminées au niveau national – CDN dans le jargon) mais le total des engagements mis sur la table ne permet pas d’atteindre l’objectif de 1,5 °C d’augmentation de la température globale de la planète par rapport à l’ère préindustrielle telle que le prévoyait l’Accord de Paris signé en 2015.

La trajectoire actuelle, compte tenu des promesses engrangées (mais non réalisées) nous mène encore à 2,7 °C d’augmentation alors que le GIEC le martèle, compte tenu des catastrophes causées par le réchauffement, chaque dixième de degré compte.

En 2030, les émissions mondiales de gaz à effet de serre devraient encore dépasser de 13,7 % le niveau de 2010.

Néanmoins, les pays devront présenter leurs nouveaux plans actualisés pour 2022, c’est-à-dire avant l’échéance suivante de 2025 prévue par l’Accord de Paris.

Rappelons-le, l’Accord de Paris n’est pas contraignant pour les 197 Etats participants. Il est basé sur une évaluation quinquennale visant à renforcer progressivement l’ambition sous la pression des pairs.

Glasgow : points (relativement) positifs

L’objectif de 1,5 °C a été réaffirmé et pour la première fois, les mots charbon et combustibles fossiles figurent dans le texte du compromis final alors qu’ils n’étaient pas mentionnés dans l’Accord de Paris.

Néanmoins, sous la pression de l’Inde et des pays producteurs les plus importants comme la Chine, l’Australie, la Russie et les pays du Golfe, les termes « élimination progressive du charbon sans système de capture de CO2 » ont été remplacés au dernier moment par « réduction progressive du charbon sans système de capture de CO2 ».

De la même façon, la suppression des aides aux énergies fossiles a laissé la place à la réduction des aides aux énergies fossiles, ce qui signifie néanmoins que les investissements dans le fossile vont se révéler de plus en plus risqués.

Près de 90 pays ont signé un engagement visant à réduire leurs émissions de méthane à l’horizon 2030. Le méthane est responsable de 25 % du réchauffement climatique et ses émissions sont assez faciles à réduire, en tous cas dans le secteur de l’énergie, car elles proviennent principalement de fuites au niveau des pipe-lines. Les deux autres secteurs les plus émetteurs sont l’agriculture et les déchets.

Quatorze gouvernements dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France et la Belgique se sont engagés à soutenir une transition vers la neutralité carbone qui soit socialement juste. En effet, des changements énormes accompagnés de pertes d’emplois vont se produire dans les secteurs liés aux énergies fossiles alors que d’autres opportunités d’emplois vont se développer. Il est crucial d’anticiper ces évolutions afin qu’aucun travailleur ne soit laissé de côté et que les nouveaux emplois soient accompagnés de bonnes conditions de travail et de salaires décents. Les syndicats ont un rôle fondamental à jouer dans ce domaine et c’est pour cette raison principalement qu’ils font pression sur les négociations depuis le début.

Les marchés carbone souvent considérés comme des moyens pour les pays développés d’acquérir des droits à polluer vont désormais être mieux encadrés afin notamment d’éviter les doubles comptages de réductions d’émissions.

Enfin, d’ici 2024, tous les pays devront communiquer les données détaillées de leurs émissions nationales afin de définir un nouveau seuil de référence global.

En ce qui concerne la finalisation de l’Accord de Paris, la mission est quant à elle accomplie. Le « Paris Rule Book », qui contient les règles de mise en œuvre de l’accord, a en effet été complètement défini. Il n’y a donc plus d’excuses pour ne pas implémenter dès maintenant l’Accord qui vise, pour rappel, à maintenir le réchauffement climatique à 1,5 degré par rapport à l’ère préindustrielle et au maximum à 2 degrés.

Glasgow : points négatifs

Outre la faiblesse des engagements sur les énergies fossiles, le principal point d’achoppement de la COP 26 a concerné la finance climat. Les pays historiquement responsables des changements climatiques n’ont pas tenu leur promesse de consacrer 100 milliards de dollars par an aux pays en développement en 2020 afin de leur permettre de s’adapter aux conséquences des changements climatiques. Construire des digues, améliorer les services d’urgence, atténuer les îlots de chaleur dans les villes, transformer l’agriculture, renforcer les infrastructures face aux évènements climatiques extrêmes sont pourtant des éléments essentiels pour la survie de parties importantes des populations, d’autant plus que ce sont les groupes les plus précaires qui sont les plus exposés.

En 2020, nous avions participé au projet européen coordonné par la Confédération européenne des Syndicats (CES) sur l’adaptation qui met en lumière les enjeux dans ce domaine pour le mouvement syndical : https://www.etuc.org/fr/node/18697

Actuellement, 80 milliards de dollars au mieux sont sur la table. Il est désormais attendu que l’objectif soit atteint dans les deux ans et que le financement climat soit doublé en 2025 par rapport à 2019.

La Wallonie de son côté a prévu d’augmenter sa contribution de 8,25 millions à 12,5 millions € en 2022.

Pire encore, au niveau du chapitre pertes et préjudices, les pays industrialisés se sont montrés très réticents à financer la réparation des dégâts déjà causés. Une des raisons invoquées est la difficulté de faire à coup sûr le lien entre une catastrophe naturelle « normale » et un événement extrême causé par le réchauffement climatique ?

La Wallonie, ici encore, a néanmoins prévu de contribuer à hauteur de 1 million € à l’aide aux victimes.

Conclusions

Les avancées engrangées lors de la COP 26 sont néanmoins bien faibles par rapport à l’ampleur des enjeux et les engagements pris à très long terme par rapport à la durée des mandats politiques des dirigeants.

Inévitablement, nous courrons vers de nouveaux désastres et l’adaptation devient une priorité dans l’agenda politique, y compris en Europe.

La transition juste elle aussi devient de plus urgente à mettre en place afin d’éviter la survenue de crises économiques et sociales brutales liées par exemple aux ruptures d’approvisionnement et à la hausse des prix en raison de mauvaises récoltes, de fermetures d’usines, de stratégies commerciales guidées par la géopolitique ou encore de pénuries d’eau ou de matières premières.

La prochaine COP 27 se tiendra en 2022 en Egypte à Sharm-el-Sheikh. Beaucoup de choses peuvent se passer en un an mais il est crucial qu’entretemps la mobilisation ne faiblisse pas et que tous les acteurs continuent à travailler pour sauver le climat et les emplois. 

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COP 26 : beaucoup de paroles, peu d’actes !

En ce qui concerne la Belgique, elle a de nouveau fait pâle figure à Glasgow, aucun accord n’ayant pu être trouvé pour la répartition du « burden sharing », c’est-à-dire le partage des efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre entre les entités fédérées. Cela avait déjà été le cas lors de la COP 21 à Paris et avait valu à notre pays la récompense peu glorieuse d’avoir été « le fossile du jour ».

Si la Flandre a clairement décidé de saboter les efforts climatiques, les autres Régions et le Fédéral campent sur une position trop frileuse. Le plan climat national ainsi que les plans régionaux actuels ne nous permettront pas de rester sous les 1,5 °C de réchauffement climatique d’ici à 2030.

Qui plus est, alors que la COP 26 a vu naître un groupe constitué d’Etats qui se veulent les moteurs de la lutte contre le changement climatique – la High Ambition Coalition –, la Belgique n’en fait pas partie même si la délégation belge a joué un rôle constructif dans les négociations et que la Belgique a signé un certain nombre de déclarations importantes.

Le 14 juillet, la Commission a proposé un ensemble de mesures visant à rehausser l’objectif climatique de l’Union européenne pour atteindre une diminution des émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990. Cet objectif est réparti entre les Etats membres et la Belgique s’est vu proposer une réduction de 47 % au niveau des secteurs non ETS (agriculture, bâtiments, transports…). Les émissions industrielles sont gérées par ailleurs au niveau du système ETS (système communautaire d’échange de quotas d’émissions).

La Flandre juge cet objectif trop élevé et s’est mise d’accord pour relever ses ambitions de 35 à 40 % seulement avec des mesures pesant essentiellement sur les ménages.

La Wallonie entend montrer l’exemple pour atteindre 55 % mais industrie comprise. Quant à Bruxelles, la Région envisage de réduire ses émissions d’au moins 40 %.

Il est plus que temps que nos politiques parviennent rapidement à un accord solide sur la répartition des efforts entre les différentes entités belges et confirment ainsi la contribution de notre pays aux objectifs climatiques européens. Il est également plus que nécessaire que notre pays élabore et mette en œuvre un plan national de transition juste afin d’accompagner l’ensemble des travailleurs dans la transition climatique.

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Climat : quelques arguments pour convaincre (peut-être) votre beau-frère…

Vous avez certainement vécu cette expérience quelque peu frustrante. Malgré les rapports du GIEC qui confirment d’année en année l’urgence d’agir pour le climat, malgré l’évidence des changements climatiques et des catastrophes qui émaillent l’actualité, malgré tous les reportages diffusés quasiment chaque jour à la télévision, vous vous retrouvez toujours dans la même discussion. Vos interlocuteurs n’en démordent pas : tantôt ils ont dégoté un scientifique émérite qui affirme analyses à l’appui que les changements climatiques sont principalement d’origine naturelle et ont toujours existé, tantôt que de toute façon la technologie va tout résoudre et que l’Homme a toujours trouvé des solutions, tantôt encore que cela ne sert à rien de faire des efforts si les Chinois continuent à polluer un maximum et enfin, en dernier ressort… Et si l’humanité doit disparaître, autant en profiter tant qu’on peut…

De quoi perdre ses moyens…

Mais ce serait sans compter sur l’Université de Cambridge qui a travaillé sur le sujet et a schématisé les 12 discours qui retardent l’action climatique avec les arguments pour y répondre.

 En voici quelques exemples.

De toute façon, c’est trop tard… Tout va s’écrouler

Même si nous ne sommes pas certains du résultat, ne rien faire serait pire. Le GIEC le dit, nous avons encore le temps d’effectuer les réformes nécessaires pour éviter la catastrophe (https://www.ipcc.ch/sr15/).

Il n’est jamais trop tard même si l’urgence est là car plus nous attendrons, plus la transition sera difficile et les conséquences importantes sur l’environnement mais aussi sur le plan social car ce sont les moins nantis qui sont en première ligne (et votre beau-frère n’a sans doute pas les moyens de Jeff Besos).

Une sortie planifiée des énergies fossiles permet, au contraire, l’adoption de mesures d’accompagnement pour que tout le monde puisse avoir accès à une énergie durable à un prix abordable – afin d’éviter ce qui s’est passé avec la taxation du diesel et les Gilets jaunes – et aux moyens permettant de réduire sa consommation sans diminuer son bien-être (isolation du logement, alternatives à la voiture individuelle…).

Et pour reprendre une image concrète, si votre cuisine prend feu, vous appelez les pompiers, vous n’attendez pas que toute la maison brûle !

Oui mais la Belgique est toute petite, pourquoi ce serait à nous de faire des efforts ?

C’est oublier que c’est nous qui consommons les produits fabriqués en Chine. Il ne faut pas confondre les émissions produites sur le territoire national et l’empreinte carbone qui correspond à l’impact de nos modes de consommation.

Par ailleurs, pays le plus peuplé au monde avec près d’un milliard et demi d’habitants, la Chine n’est que le septième pays en termes d’émissions de CO2 par habitant, juste devant l’Union européenne et loin derrière les Etats-Unis.

La responsabilité est collective et individuelle. Même si vous êtes exemplaire : votre logement est parfaitement isolé, vous installez une pompe à chaleur et des panneaux solaires, vous mangez local et sans viande, vous ne prenez pas l’avion et utilisez les modes doux, vous achetez tout d’occasion… la somme de tous les efforts individuels ne permettrait que de réaliser au maximum que moins de la moitié de l’effort nécessaire [1]. Les réformes doivent donc être systémiques et la plus grande responsabilité en revient aux gouvernements et aux entreprises.

Cependant, ne serait-ce que sur le plan éthique, tout le monde devrait se remettre en question et l’exemplarité peut-être un levier pour aboutir à des changements selon l’effet boule de neige.

Par ailleurs, en étant en tête du changement, nous aurions un avantage sur les autres pays qui devraient s’adapter de manière plus brutale car nous aurons pu développer des activités économiques et des emplois compatibles avec un développement plus durable.

La technologie existe qui va résoudre le problème, l’Homme a toujours su s’adapter

La comparaison la plus couramment entendue est qu’à l’invention du train, on croyait que le corps humain ne supporterait pas d’être transporté à une vitesse supérieure à 100 km/h. Finalement, tout s’est bien passé. Il ne faut pas céder aux peurs !

Et puis… Que veulent les écolos ? Revenir à la chandelle ?

La technologie est une partie de la solution mais elle ne résoudra pas tout. Nous le voyons actuellement. La transition vers les énergies renouvelables telles que les éoliennes ou le photovoltaïque ou le passage des voitures à moteur thermique vers les véhicules électriques nous fait passer d’une dépendance à l’autre. Les ressources naturelles nécessaires à ces nouvelles technologies comme certains métaux, par exemple, pour la fabrication des batteries ou des puces électroniques ne sont pas inépuisables et engendrent des pollutions gigantesques à l’autre bout du monde.

Nous devons donc miser sur l’économie circulaire et notamment sur l’allongement de la durée de vie des produits afin de réduire notre consommation de matières premières et sur l’amélioration de l’efficacité énergétique mais aussi sur des changements sociétaux plus profonds au niveau de l’aménagement du territoire, de la relocalisation de la production, du développement des transports publics, des circuits courts alimentaires…

Ici aussi, la question sociale est centrale car tout le monde n’a pas les moyens d’investir dans la domotique, par exemple, afin d’optimiser sa consommation d’énergie ou de se passer de voiture pour se rendre au travail ou faire face à ses autres besoins de déplacement. La fracture numérique, pour citer un autre exemple lié à la technologie, est une réalité, sans compter le délitement du lien social créé par le tout virtuel.

La transition doit également être créatrice d’emplois de qualité. Il ne s’agit donc pas de retourner au Moyen Age mais d’utiliser la technologie comme un moyen et pas comme une fin en soi. Il s’agit de faire évoluer notre modèle de société.

Ce ne sont ici que quelques idées mais si vous en voulez d’autres pour animer vos discussions en famille, voici une référence intéressante : 12-discours-de-linaction-climatique-fp.pdf (bonpote.com).

[1]  https://www.carbone4.com/wp-content/uploads/2019/06/Publication-Carbone-4-Faire-sa-part-pouvoir-responsabilite-climat.pdf

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La lutte contre le changement climatique est-il soluble dans la gouvernance actuelle ?

L’urgence est là… Palpable ! Nous en avons déjà parlé. Les rapports du GIEC alarmistes s’accumulent, les catastrophes climatiques aussi…

Selon le 6e rapport du GIEC paru cet été, l'objectif de 1,5 °C d’augmentation de la température globale sera atteint d'ici à 2040, quel que soit le scénario envisagé.

Si les émissions ne sont pas réduites au cours des prochaines années, cela se produira encore plus tôt.

Sans compter l’effondrement de la biodiversité, l’épuisement des ressources dont au premier chef l’eau douce, les pollutions en tout genre dont certaines encore très peu réglementées comme les perturbateurs endocriniens et les ondes électromagnétiques.

Si beaucoup de progrès ont été fait en termes de réparation, c’est le cas des progrès de la médecine ou des technologies visant à remplacer les services rendus par les écosystèmes, la prévention malheureusement n’est pas intégrée dans les calculs de valeur ajoutée.

Il ne s’agit plus de préserver les générations futures mais les générations actuelles.

Pourtant, ce n’est que récemment, alors que les conséquences des changements climatiques ne peuvent plus être occultées, que les décideurs commencent à s’en inquiéter.

Et encore, les responsables aux plus hauts niveaux reconnaissent à bas mots que le modèle de croissance sur lequel est basé notre société est comme un train lancé à toute vitesse, très difficile à arrêter.

Très progressivement au début, et de plus en plus rapidement aujourd’hui, des initiatives politiques voient néanmoins et heureusement le jour et sont développées aux différents échelons de pouvoir :

  • au niveau des Nations Unies avec notamment la Convention-cadre des Nations Unies (CCNUCC) sur les changements climatiques dans le cadre de laquelle sont organisées les COP successives ;
  • au niveau européen avec le Green deal et depuis peu la feuille de route Fit for 55 ;
  • aux niveaux nationaux avec notamment, en Wallonie, toute une série de plans et programmes visant l’avènement d’une économie circulaire ou le respect des objectifs climatiques, la fin de la précarité énergétique, la relocalisation alimentaire, la restauration de la biodiversité, etc., à moyen et long terme.

Cependant, l’exercice reste laborieux et ces politiques restent très en-deçà du virage à 180 degrés qu’il faudrait amorcer. Il s’agit de concilier tous les points de vue : entreprises, citoyens de tous bords politiques et de tous niveaux socio-économiques, travailleurs, militants, jeunes, vieux… et de faire avec les ressources disponibles énergétiques, naturelles, culturelles, universitaires, technologiques…

Par ailleurs, les mandats politiques sont d’une durée sans commune mesure avec celui des temps écologiques globaux comme ceux régissant le climat ou la biodiversité. L’urgence du pouvoir d’achat, des fermetures d’entreprises, de l’emploi entraîne des solutions parfois à contre-courant de ce qu’il faudrait faire pour assurer la survie de nos sociétés. La lasagne institutionnelle complexifie encore la prise de décisions.

Alors, des initiatives louables se mettent en place afin d’approfondir la démocratie et pour tenter d’accélérer les choses tout en tentant de recueillir l’assentiment du plus grand nombre : conférences citoyennes, processus participatifs à grands frais de consultance…

Mais les choses avancent très, trop lentement… Et tous les lobbies n’ont pas les mêmes moyens financiers, ni les mêmes entrées et réseaux relationnels. Et puis, les questions sont systémiques. Par quel fil tirer pour commencer à résoudre le problème en évitant les réactions en chaîne qui risqueraient de déstabiliser l’ensemble ? Faut-il inciter ou pénaliser ? Comment éviter les impacts négatifs des mesures notamment sur les plus précaires? Comment agir dans un monde globalisé et avec quelle marge de manœuvre ? Comment identifier clairement des responsables ? Que choisir entre différentes options ? Comment les financer ?

La mise en cohérence des politiques publiques reste aussi très difficile. Le développement d’incitants pour des technologies comme les panneaux solaires devrait s’harmoniser avec l’organisation d’une capacité de production, la formation de travailleurs aux compétences nécessaires. C’est ainsi que la quasi-totalité de la production est réalisée en Chine et assemblée en Allemagne, même si le recyclage se développe en Belgique.

Finalement, chacun essaie de trouver ses propres solutions. Les jeunes se mobilisent encore et encore, des projets alternatifs se développent au niveau local, les ultra-riches achètent des terrains en Nouvelle-Zélande ou misent sur la conquête spatiale, beaucoup quittent la ville espérant retrouver un mode de vie plus résiliant à la campagne, d’autres encore sont confiants en un miracle de la technologie, certains sont dans le déni ou encore le repli sur soi accusant « l’autre » comme responsable de ses misères.

Certains, résignés sans doute, se dissocient aussi du mode de vie et de pensée dominant en remettant en question la science ou en se réfugiant dans des alternatives parfois émancipatrices, parfois dangereuses, en rupture avec la pensée rationnelle.

Comment adapter notre modèle de gouvernance aux enjeux écologiques ?

Plus nous attendons, plus nous risquons que doivent être prises des mesures impopulaires en restreignant le mode de vie auquel nous nous étions habitués comme de se déplacer facilement et bon marché ou pesant sur les plus précaires. Nous le voyons actuellement avec l’augmentation du prix de l’énergie.

Une partie des militants commencent même à voir d’un bon œil l’avènement d’un état d’urgence climatique assorti d’un régime autoritaire éclairé, seul capable de prendre les mesures qui s’imposent…

Déjà en 2016, la journaliste Noami Klein lançait un avertissement, dans son livre « Plan B pour la planète », contre la barbarie climatique liée à l’émergence au sein de segments de la population du sentiment d’une « terre à défendre ».

Certes des politiques se développent en matière d’énergies renouvelables, d’économie circulaire… La technologie progresse. La recherche aussi. Cependant la transition nécessitera clairement, également, de passer par une révolution au niveau de nos modes de vie et de consommation.

Certaines propositions portent sur l’octroi d’une personnalité juridique à la nature, comme c’est le cas depuis 2017 pour le Gange.

Mais un nouvel imaginaire collectif tarde à voir le jour…

Au niveau syndical, la transition juste qui permet de réconcilier l’emploi et la justice sociale avec la transition énergétique est une partie de la réponse. La concertation sociale également à partir du moment où les intérêts des uns et des autres ne peuvent être que convergents face à l’enjeu.

En tout état de cause, il est fondamental de trouver le moyen de développer un consensus entre les acteurs de la société afin d’éviter l’effritement progressif de la solidarité au profit du chacun pour soi et un éclatement de la société. Nous n’avons pas la prétention de connaître la solution.

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Focus sur la SERD 2021 grâce aux délégations syndicales de SGS Wavre, d’Auto 5 Waterloo et de notre Rézo !

 SGS Wavre…

La semaine Européenne de Gestion des Déchets s’est déroulée du 20 au 27 novembre 2021.

C’était l’occasion de mettre à l’honneur la réduction des déchets, bien sûr, mais aussi les collectivités durables, circulaires…

Chez SGS, une assemblée du personnel en visioconférence a été organisée autour du thème de la réduction des déchets. Isabelle, déléguée de longue date mais aussi éco-conseillère a présenté le projet qu’elle a mené avec l’aide de son équipe syndicale pour une meilleure gestion des déchets. Parmi les actions remarquables réalisées : mise en place d’îlots de tri, réduction des déchets à la source.

On peut résumer l’initiative autour des déchets en 7 étapes :

  1. simplifier et désencombrer : pour le petit matériel de bureau (classeurs, agrafeuses, lattes, …) qui ne servent plus, faire une armoire commune pour le réemploi. Mutualiser l’utilisation de matériel. Ex. : agrafeuses, perforatrices… ;
  2. refuser du matériel si ce n’est pas utile. Ex. : les catalogues papier des fournisseurs ;
  3. réduire à la source. Ex. : imprimer en recto-verso ou ne pas imprimer… ;
  4. réutiliser : tasses, verres, recharges d’encre… ;
  5. composter (réfectoire) ;
  6. recycler (îlots de tri) ;
  7. en dernier recours : jeter.

La réunion s’est terminée par un débat avec les participants et un appel à candidats afin de former une ECOTEAM pour aller encore plus loin dans la réflexion et l’action !

10 entrées pour le salon Récupère de Namur qui se tient le week-end des 27-28 novembre ont été offertes.

La préoccupation pour la gestion des déchets c’est toute l’année pour l’équipe syndicale et les travailleurs de SGS !

 

Auto 5 Waterloo

Chez Auto 5 Waterloo, Carlos, délégué syndical a interrogé le personnel et les clients afin de savoir quelles étaient leurs préoccupations quant à la gestion des déchets. Plusieurs remarques/propositions lui ont été faites qu’il a collectées et qui seront relayées lors d’un prochain CPPT.

Auto 5 a joué le jeu en envoyant des informations sur l’intranet et en proposant aux employés un quiz ludique sur la gestion des déchets de l’entreprise. Le 27 novembre, un stand de « Repair vélo » a été organisé.

Là aussi c’est toute l’année que l’on se préoccupe des déchets !

 
 
Notre Rézo RISE/Mobilité…

Et enfin, pour mettre à l’honneur les collectivités durables lors de notre journée Rézo du 23 novembre, la coordinatrice du Repair Café de Basse Enhaive Jambes, Anne Amram, a été invitée pour nous parler de cette collectivité.

Qu’est-ce qu’un Repair café ?

Ce sont des collectivités de citoyens qui se réunissent pour réparer des objets afin de ne plus devoir les jeter. Il s’agit principalement de petit électro-ménager, de réparations de couture, …

Il y en a un peu partout en Wallonie. C’est aussi une lutte contre l’obsolescence programmée et pour la création de circuits courts de réparation.

 

Avec l’aide d’Hervé Pirard (SPW), nous avons organisé une petite animation autour du concept de réparation pour que les participants puissent réaliser quelles sont leurs compétences.

Vous voulez intégrer un Repair Café ou pourquoi pas en créer un ? Posez-vous des questions telles que :

  • Que puis-je faire ? Réparer un pneu crevé, recoudre un vêtement, recoudre un bouton, affûter un couteau, changer un fusible, recoller un vase, changer une batterie de GSM, faire une microsoudure, …
  • Ai-je des compétences en informatique, électronique ?
  • Ai-je des compétences pour coordonner, m’occuper d’un site internet, d’une page FaceBook ?
  • Combien de temps suis-je prêt·e à consacrer à ce hobby ?

Les participants se sont demandés s’il est envisageable que certaines entreprises tels Auto 5 ou des enseignes de bricolage apportent leur aide aux Repair cafés en fournissant du matériel par exemple.

Pour aller plus loin : https://repairtogether.be

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   Les cellules syndicales RISE et Mobilité

La Cellule RISE

Le projet RISE (Réseau Intersyndical de Sensibilisation à l'Environnement) a vu le jour en 1996. Soutenu par la Région wallonne, il rassemble la FGTB et la CSC autour de plusieurs objectifs :

  • sensibiliser les travailleurs et leurs représentants à l'environnement ;
  • stimuler la concertation sociale en environnement dans les entreprises ;
  • renforcer la capacité d'intervention des délégués sur les questions environnementales.

RISE vous propose différents outils pour vous aider dans vos actions :

  • des formations sur l'environnement ;
  • un service d'aide auquel adresser vos questions ;
  • un appui sur le terrain ;
  • un site web : https://www.rise.be ;
  • des brochures sur différents sujets relatifs à l'environnement (téléchargeables sur le site) ;
  • une lettre d'information quadrimestrielle.

Pour toute information, n'hésitez pas à nous contacter

Cellule RISE du CEPAG
Rue Haute 42 - 1000 Bruxelles

  • Conseillers : Lydie Gaudier, Evelyne Jadoul, Jean-Luc Dossin
  • Secrétariat : Daniel Wojtalik
  • Contact : 02 506 83 96 - cepag@rise.be
  • Site Web : https://www.rise.be

La Cellule Mobilité

La Cellule Mobilité du CEPAG poursuit trois objectifs principaux :

  • stimuler la concertation sociale en matière de mobilité dans les entreprises ;
  • renforcer la capacité d'intervention des délégués syndicaux sur ces questions ;
  • informer et sensibiliser les travailleurs et leurs représentants aux problématiques liées à la mobilité.

Le travail de la Cellule Mobilité s'organise sur 3 axes principaux :

  • axe 1 - Formation et sensibilisation : des formations, des séances de sensibilisation, la participation aux congrès syndicaux, colloques et événements particuliers (par exemple: la semaine de Mobilité) ;
  • axe 2 - Expériences-pilotes : des actions sur le terrain sous la forme d'expériences-pilotes dans différentes entreprises ;
  • axe 3 - Appui technique aux délégués : brochures, une newsletter électronique, un site Internet, un service d'aide.

Pour toute information, n'hésitez pas à nous contacter

Cellule Mobilité du CEPAG
Rue Haute 42 - 1000 Bruxelles

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